Poèmes et textes 7

Midi, ça tape. Rouler aux alentours du lycée jusqu’aux Endroits laisse encore pantois. Balade aux Maillards, que de sapins sont secs, il faut être une pieuvre pour les compter. Les souches prennent toujours de l’âge.

Un poème d’Yves Bonnefoy :

Hier, l’inachevable

Notre vie, ces chemins

Qui nous appellent

Dans la fraîcheur des prés.

Où de l’eau brille.

Nous en voyons errer

Au faîte des arbres

Comme cherche le rêve, dans nos sommeils,

Son autre terre.

Ils vont, leurs mains sont pleines

D’une poussière d’or,

Ils entrouvrent leurs mains

Et la nuit tombe.

Dans les saisons en marche

Dans les saisons en marche

nous mûrissons des légendes

nous enfonçant dans les sentiers

qui ouvrent la forêt

nous devenons mémoire d’arbres

et nos rêves comme des oiseaux

battent des ailes au-dessus des fougères.

(Jean Paul Schneider)

Le temps des cépées

Un jour, la furie qui s’abattit sur la ville

A meurtri les arbres et les cœurs.

Alors, a débuté le temps du deuil

Et celui de la perte ne fut pas vétille.

Les tuiles et les gravats furent ôtés

Nombreux champs furent nettoyés.

Le mot solidarité fut partagé

Plus légère fut l’adversité.

Les pavots, les gaillets, les épervières

Rappellent que la vie, certes, éphémère

S’accroche, jamais ne décroche,

Même si le vivant a reçu une belle taloche

Les sitelles cherchèrent des troncs verticaux,

Les fauvettes, les rouges-queues et les moineaux

Trouvèrent leur pitance dans ce bois mort

Révélant leur coté trompe-la-mort

Et des souches blessées ou coupées

De partout nous voyons les cépées

Témoin d’une force, d’une énergie vitale.

Vraiment, le vivant n’est pas bancal !

Le jaillissement de nouvelles pousses

Ne nous fait pas oublier que les arbres écimés

Témoignent de l’humain étêté (décérébré ?)

Qui, chaque jour, la Nature éclabousse !

Jean-Jacques Tritten, 2 septembre 2023

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